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đ Plongez avec nous dans le Web3 avec le crocodile le plus cĂ©lĂšbre du monde !
Notre hĂŽte est Benjamin Blamoutier, VP Global Brand & Customer Exeprience de la marque Lacoste đ.
đ Dans cet Ă©pisode spĂ©cial, dĂ©couvrez comment Lacoste explore l'univers du Web3 avec son projet UNDW3.
Benjamin nous dévoile comment cette marque emblématique qui célÚbre cette année ses 90 ans, a su fusionner son prestigieux passé avec les technologies offertes par le Web3.
Benjamin partage des anecdotes passionnantes sur la création de ce projet, de sa communauté, de ses activations engageantes et d'une succÚs strory parfaitement maitrisée.
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Sabine Luxurytail
Bonjour Benjamin, bienvenue sur le podcast « L'été Luxurytail, le pouvoir du Web3 ». Un grand merci de participer à notre épisode.
Est-ce que tu peux te présenter s'il te plaßt ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
Oui, bonjour Sabine et merci pour l'invitation. C'est un plaisir de parler de ces sujets-là avec toi aujourd'hui. J'ai rejoint Lacoste il y a à peu prÚs trois ans et demi. Je suis vice-président en charge de l'expérience de marque et l'expérience client et ma mission chez Lacoste, c'est de pousser notre storytelling, de travailler nos collections sur tous les points de contact en lien avec nos communautés, nos clients, à la fois sur les réseaux sociaux, sur du CRM et sur de l'expérience dans nos magasins, qu'ils soient en ligne ou aussi sur des sujets plus offlines. Voilà ce que je fais chez Lacoste.
Sabine Luxurytail
TrĂšs bien, merci Benjamin. Donc lĂ , aujourd'hui, on est lĂ pour parler du projet, alors si je ne savais pas ce que c'Ă©tait, je t'aurais dit UNDW3, j'aurais dit peut-ĂȘtre UNDW3. Maintenant, Ă©videmment, pour les personnes qui connaissent ce projet, on est sur Underwater 3.
RenĂ© Lacoste a fondĂ© la marque en 1933. LĂ , vous fĂȘtez les 90 ans et vous avez lancĂ© ce projet Web3. Alors d'une part, comment est nĂ© ce lien entre le passĂ© et l'avenir de Lacoste et d'oĂč vient ce nom et comment rĂ©ussir Ă bien le prononcer ? DĂ©jĂ , d'oĂč vient ce projet ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
C'est un premier point important, c'est que ce projet vient à la fois de l'exploration de trends technologiques et d'innovations online qu'on souhaitait explorer chez Lacoste et aussi c'est la concrétisation d'action qu'on avait depuis plusieurs années envers la communauté Lacoste.
Parce que Lacoste, c'est une marque qui est assez particuliĂšre dans le sens oĂč elle a Ă©tĂ© fondĂ©e effectivement, comme tu le disais, il y a 90 ans par RenĂ© Lacoste, qui lui-mĂȘme d'ailleurs Ă©tait un inventeur, un innovateur. Il a inventĂ© le polo il y a 90 ans en dĂ©chirant les manches de son semis de tennis pour plus de praticitĂ©, de confort et d'Ă©lĂ©gance sur le court. Il a inventĂ© aussi une forme de marketing puisque le crocodile qui Ă©tait son surnom Ă l'Ă©poque est devenu le logo de la marque et on a Ă©tĂ© la premiĂšre marque Ă logo chez Lacoste. Donc cette dimension d'innovation, on l'a toujours poursuivie chez Lacoste avec de nombreuses inventions. Et Lacoste, cette marque a continuĂ© Ă se dĂ©velopper par ses communautĂ©s. C'est-Ă -dire que c'est une marque qui s'est fait approprier pendant des annĂ©es par des communautĂ©s trĂšs diffĂ©rentes trĂšs diffĂ©rente en termes de background, de style, d'attente, de milieu culturel.
On a la chance d'ĂȘtre une marque qui est Ă la fois portĂ©e par des clientĂšles chic, BCBG, classique, hĂ©ritage tennis, mais aussi par des clients qui ont plutĂŽt des intĂ©rĂȘts pour la musique urbaine et une culture un peu plus street. Et en fait, ces communautĂ©s, on est une marque qui depuis plusieurs annĂ©es commence Ă les intĂ©grer de plus en plus dans son expĂ©rience et Ă leur parler trĂšs fortement. Et quand on a vu Ă©merger ces tendances du Web3, nous on a regardĂ© comment ça pourrait avoir du sens pour nous au-delĂ de ce qu'on peut faire d'autres acteurs, c'est-Ă -dire de surfer un peu sur la hype et passer un peu Ă la tendance suivante. Nous, quand on a regardĂ© les fondamentaux du Web3, on a vu des choses qui nous intĂ©ressaient, Ă savoir, une dimension communautaire trĂšs forte. Quand vous regardez le Web3, que ce soit les NFT, la crypto, la blockchain, c'est construit par des communautĂ©s, c'est-Ă -dire que ce sont des gens qui ne se connaissent pas, qui se rejoignent dans des projets, sur des plateformes conversationnelles, notamment Discord.
Et qui vont travailler ensemble pour dĂ©velopper leurs projets. Et nous, on a un projet de marque et de le dĂ©velopper avec notre communautĂ©, on trouvait que ça avait beaucoup de sens. Ăa, c'est le premier sujet.
DeuxiÚmement, la blockchain apporte deux choses qu'on ne savait pas vraiment faire et que ça nous a permis de développer. C'est un, de créer des nouveaux modÚles de rewards qui permettent finalement de récompenser un peu un engagement qui n'est pas forcément basé sur le fait d'acheter la marque, donc un programme de fidélité, mais qui permet de récompenser et de valoriser le fait de créer avec la marque. De passer du temps, de jouer avec nous, de parler avec nous. Et ça, c'est quelque chose que la blockchain, par sa simplicité, sa sécurisation, par également des nouveaux modes de développement techniques, nous permet de faire. Donc ça, c'était hyper intéressant. Et cette transparence, elle est trÚs intéressante parce qu'elle permet de créer ces nouveaux modÚles d'engagement
Et aprĂšs, elle nous permet aussi, la blockchain, de crĂ©er des nouveaux modes de storytelling visuels par les mondes virtuels, par le fait de dĂ©velopper de l'identitĂ© digitale. Ăa aussi, c'est un des vrais outputs du Web3 et c'est pour nous des nouveaux terrains de jeu qui sont ainsi formidables et qui nous ont permis de crĂ©er ce projet qui s'appelle Underwater et qui, c'est un mauvais jeu de mot, coule un petit peu de source de l'histoire du crocodile qui navigue quand mĂȘme un petit peu dans l'eau. C'est un animal aquatique et dans ce projet on a pu avec notre communautĂ© aller voir un peu ce qui se passait sous l'eau et leur faire dĂ©couvrir tout ce qu'il y a derriĂšre un peu le rideau de la marque et leur faire participer Ă une forme d'Ă©criture de l'avenir de la marque parce qu'on se dit qu'avec Notre communautĂ© et ses nouvelles technologies, on va pouvoir accĂ©lĂ©rer et on va pouvoir dĂ©couvrir ensemble les terrains de jeu de la prochaine dĂ©cennie, voire mĂȘme de ce siĂšcle, qui sera rĂ©solument basĂ© sur de l'intelligence artificielle, qui sera basĂ© sans doute sur la blockchain, peut-ĂȘtre pas comme on l'a aujourd'hui, mais en tout cas, c'est des technologies qu'on saura exploiter.
Sabine Luxurytail
Donc si je comprends bien, pour résumer, il y a vraiment cette dimension communautaire qui est trÚs forte avec de la co-création, de la participation de la communauté. Grùce à la blockchain, ça permet vraiment d'avoir des récompenses et d'avoir un nouveau mode de storytelling. J'aime bien quand tu parles de storytelling virtuel.
Du coup, ma seconde question, c'est finalement, est-ce que cette expérience de Web 3.0 fait, que la marque Lacoste se rapproche encore plus de l'univers du luxe ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
Il y a deux choses, il y a une stratĂ©gie de marque. De toute façon, on est une entreprise qui est rĂ©solument dans une stratĂ©gie de prĂ©miumisation et qui, du coup, va aller chercher des codes du luxe dans tout ce qu'elle fait. Et on a une partie de notre expĂ©rience qui relĂšve de ce segment-lĂ . Donc ça, c'est certain. Et aprĂšs, on voit quand mĂȘme quel que soit le segment, les marques s'intĂ©ressent Ă la blockchain parce qu'elle permet d'accĂ©lĂ©rer et elle permet d'avoir finalement quelques relais de croissance dans le storytelling parce qu'on a eu une dĂ©cennie 2010 qui a Ă©tĂ© absolument passionnante parce que les marques ont trouvĂ© des nouveaux moyens de communiquer avec leurs audiences Ă travers les rĂ©seaux sociaux. On a eu d'abord Facebook Ă la fin des annĂ©es 2000 et puis Instagram, Snapchat et puis TikTok maintenant qui ont permis des modes de relations avec leurs audiences beaucoup plus dans l'Ă©change avec ces systĂšmes de likes, de commentaires, qui Ă©taient, maintenant ça nous paraĂźt Ă©vident, mais il y a dix ans c'Ă©tait quand mĂȘme nouveau, et ça a permis de passer du film publicitaire diffusĂ© de maniĂšre trĂšs masse Ă la tĂ©lĂ©vision, Ă des communications beaucoup plus courtes, des messages proposĂ©s de maniĂšre beaucoup plus ciselĂ©es, des modes de narration beaucoup plus rapides et immĂ©diats avec les communautĂ©s, et le Web3 maintenant a permis de rentrer dans une phase d'interaction, c'est-Ă -dire qu'on n'est plus dans un rĂ©seau social top-down comme Instagram, on est dans des rĂ©seaux sociaux horizontaux comme Discord, oĂč mĂȘme moi, typiquement, professionnel chez Lacoste, je suis en relation directe avec mon audience, et mĂȘme ce matin, je vais vous dire, j'ai Ă©tĂ© parler, j'ai Ă©tĂ© dire le petit GM, good morning sur Discord, et j'ai parlĂ© du projet, parlĂ© de la marque, parlĂ© de nos actualitĂ©s avec mes clients, ce qui est totalement nouveau.
Et ça, on voit quel que soit le segment, beaucoup d'acteurs ont commencé à embrasser ce changement. Adidas, par exemple, nos confrÚres ont un Discord et échangent avec eux. Gucci également, Prada, puisqu'on se parle de l'univers du luxe. Et aprÚs, d'autres acteurs, notamment dans le luxe, ont commencé à explorer des nouvelles formes de storytelling visuels. Quand vous prenez, par exemple, un Louis Vuitton qui travaille une malle sous forme de NFT qui, quand on l'ouvre, enfin, il faut l'acheter un petit peu avant et elle coûte un peu cher, permettent tout un tas d'expériences, et ils vont aller tirer ce storytelling jusqu'à leur collection. Quand on voit le défilé sur le Pont Neuf de Pharrell Williams, on voit que la pixelisation finalement inhérente au Web3 est redescendue jusque dans la collection qui a été présentée, et donc chacun y voit un petit peu son champ d'opportunité pour explorer de nouveaux territoires.
Sabine Luxurytail
Ce que j'aime bien dans votre projet, c'est que pour moi, vous ĂȘtes en avance, un peu prĂ©curseur par rapport Ă des marques françaises, des maisons françaises. Ăvidemment, je vous ai comparĂ© Ă des maisons de luxe, mais c'est vrai que les maisons de luxe commencent Ă s'y mettre beaucoup. Mais vous, avec un vrai projet, avec une vraie feuille de route, avec des chapitres, ça Ă©volue, des avantages qui sont visibles et tangibles et par rapport Ă ce qui peut se passer d'habitude dans le secteur du luxe, je pense que les marques de luxe peuvent tout Ă fait prendre exemple sur votre projet qui est bĂąti sur plusieurs chapitres, qui a une vraie feuille de route et qui a une communautĂ© qui est prĂ©sente.
Et d'ailleurs, par rapport Ă la communautĂ© oĂč tu nous dis qu'ils jouent vraiment un rĂŽle essentiel, est-ce que tu as vu justement une population qui Ă©tait complĂštement diffĂ©rente, nouvelle, qui n'Ă©tait pas forcĂ©ment cliente de la marque Lacoste, mais qui, de par le fait de cette participation, de cette co-crĂ©ation, de ses avantages, est devenue une fan base de votre marque ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
Ce qui a Ă©tĂ© trĂšs intĂ©ressant sur ce projet, c'est que ça nous a permis trĂšs rapidement de capter des audiences qui n'Ă©taient pas forcĂ©ment des fans de la marque. Si vous regardez la communautĂ© Underwater, il y a Ă peu prĂšs 30 Ă 35 % de cette communautĂ© qui sont des vrais fans de la marque, c'est-Ă -dire que quand on parle avec eux, quand on regarde un petit peu leur comportement de consommation gĂ©nĂ©rale chez la marque, ça fait partie de nos bons clients. Ce sont des bons clients, ils connaissent la marque, ils ont un rapport assez intime avec la marque, ils aiment vraiment Lacoste. On a une deuxiĂšme partie qui sont des gens qui connaissaient la marque, ils l'avaient peut-ĂȘtre achetĂ© une ou deux fois comme beaucoup ont un rapport parfois hĂ©ritage avec la marque, parlant de leurs parents, leurs grands-parents, l'awareness de la marque existe sans pour autant avoir une consommation extrĂȘmement dynamique.
Et lĂ , ce qu'on observe, c'est que le Web3 permet de faire passer des prospects ou des clients occasionnelle Ă des clients trĂšs engagĂ©s. Et ça, c'est assez fascinant. Moi, c'est vraiment ce qui me fascine le plus avec le Web3, c'est sa capacitĂ© Ă crĂ©er des niveaux d'engagement qu'on n'a jamais vus par ailleurs. Une semaine classique sur Discord, c'est des dizaines de milliers de messages. Vous regardez sur Instagram, que ce soit chez Lacoste ou chez d'autres, vous pouvez regarder chez Dior, c'est la mĂȘme chose. Les commentaires sur les posts Instagram, ce n'est pas des dizaines de milliers. Donc, pour la premiĂšre fois, on a finalement, des niveaux d'engagement en volume Ă l'individu qui sont assez considĂ©rables et on arrive chez des audiences qui Ă©taient plutĂŽt prospectes Ă les faire passer sur des niveaux d'engagement assez importants. Par contre, parce qu'il faut ĂȘtre quand mĂȘme transparent sur ce sujet, il y a Ă©galement une partie des audiences qui sont lĂ pour d'autres motivations et qui est un des sujets quand mĂȘme et un des enjeux du Web3 pour les marques, c'est des enjeux de spĂ©culation, c'est-Ă -dire que c'est des gens qui achĂštent un NFT pour faire un profit, ce qui n'est pas forcĂ©ment la motivation profonde des marques de susciter ça.
Et oĂč on se retrouve parfois avec une asymĂ©trie entre ce que la marque va pousser en termes de projet, qui est souvent des projets basĂ©s sur l'engagement, la crĂ©ativitĂ©, le storytelling, et des attentes parfois qui sont quand mĂȘme purement spĂ©culatives. Et ça, nous, on l'a dĂ©couvert en se lançant dans le Web3, et je pense que toutes les marques l'ont dĂ©couvert, et c'est des choses oĂč on a dĂ» rentrer aussi en transparence avec notre communautĂ© Ă dire, le projet Lacoste, Il a des piliers de conversation, de gamification, de co-crĂ©ation, mais on n'a pas ce rĂŽle. Ă gĂ©nĂ©rer du profit sur un investissement. Comment dire, moi, je ne suis pas Ă©metteur de produits financiers, ce n'est pas mon rĂŽle. Et ça, il a fallu ĂȘtre trĂšs clair, mĂȘme si parfois, ça reste des NFT, donc on peut les revendre, donc il peut y avoir un profit, mais ce sera une consĂ©quence et certainement pas la cause de ce qu'on fait chez Lacoste ou la cause de nous rejoindre. Et ça, c'est hyper important.
Sabine Luxurytail
Donc on a vraiment un profit de ta communauté qui a évolué et essentiellement grùce à Discord, au gaming et à toutes les actions que vous mettez en place.
Benjamin Blamoutier Lacoste
Oui, et avec aprĂšs quand mĂȘme une difficultĂ©, c'est qu'on reste sur des environnements Web3 blockchain qui en termes de customer journey, donc d'interface utilisateur pour parler en français, sont trĂšs complexes. Et ce qui fait que tant que cet Ă©cosystĂšme n'arrivera pas Ă prendre ce qu'a trĂšs bien fait le Web2, c'est-Ă -dire des parcours utilisateurs trĂšs simples, cet Ă©cosystĂšme Web3 se heurtera toujours fatalement Ă un plafond de verre, c'est que tant que mes amis ou mes collĂšgues n'arriveront pas Ă avoir un parcours utilisateur simple qui permet d'accĂ©der Ă l'expĂ©rience de maniĂšre simple, ça restera quand mĂȘme des Ă©cosystĂšmes de niche.
Et c'est tout l'enjeux de cet Ă©cosystĂšme, c'est de garder ses fondamentaux que sont la blockchain qui est un back-office extraordinaire en termes de sĂ©curitĂ©, de transparence comme tu l'as dit tout Ă l'heure, mais aussi d'agilitĂ© en termes de dĂ©veloppement technique. Moi, un dĂ©veloppement que je fais sur le Web3, ça me prend parfois 15 jours quand sur des Ă©cosystĂšmes plus corporate, ça peut me prendre deux ans. Ăa, il faut le conserver. Par contre, toute cette connexion de wallet, de NFT compliquĂ©, d'Ethereum, de signature de wallet, tout ça qui est diablement compliquĂ©, il va falloir en faire un back-office et par contre avoir des interfaces qui soient beaucoup plus simples comme Apple a su le faire, comme Samsung a su le faire, comme Instagram a su le faire, etc.
Sabine Luxurytail
Ăa revient souvent dans nos Ă©pisodes avec Karine Jouve, la fondatrice de Doors, ou Patrick Calmels, qui est en charge du Hub chez Twitter.
C'est cette acculturation, c'est ce vocabulaire, finalement, comment recruter ces personnes, comment faire en sorte que ça soit simple. Parce que finalement, quand on y est, ce nâest pas si compliquĂ© que ça. Mais avec un vocabulaire, on parlait du champ lexical, justement, pour pas leur faire peur. Et vous avez cette grande communautĂ©, mais bon c'Ă©tait pareil comme tu le disais tout Ă l'heure avec les dĂ©buts du web2, c'Ă©tait un peu l'inconnu et aujourd'hui tout se fait de maniĂšre fluide, finalement le web3 c'est tellement rapide et comme tu l'as dit des projets peuvent se faire de maniĂšre hyper rapide AprĂšs voilĂ , il y a l'adoption qui arrive, on est dans des test and learn, il y a des projets qui Ă©chouent, il y a des succĂšs, mais pour moi ce n'est pas ça le principal, c'est d'avancer et d'y aller. Je trouve que pour le coup vous ĂȘtes une belle rĂ©fĂ©rence.
Par rapport au NFT justement, le projet, le premier chapitre avec les 11 212 NFT, finalement qu'est-ce que ça a permis à ces premiers détenteurs et comment ça a pu contribuer finalement au développement de la marque, comment ça a lancé le projet ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
Déjà , pour répondre à ta premiÚre question, on a effectivement lancé en juin 2022 11 212 NFT. Pourquoi 11 212 ? C'est un des nombreux easter eggs, nombreuses références que le Web3 nous permet de positionner un peu partout dans l'expérience. C'est une référence au L1212 qui est l'iconique Polo Lacoste, l'original celui inventé par René Lacoste il y a maintenant plus de 90 ans. Et d'ailleurs on communique toujours à 19h33, parce que la marque a été créée en 1933, en fait le 90e anniversaire cette année. Parfois on communique à 12h12 aussi, sur Twitter ou sur Discord, toujours pas assez de référence au L1212, donc notre polo iconique.
Et ces NFT, on les a lancĂ©s il y a un an comme la clĂ© d'entrĂ©e dans la communautĂ©, c'est-Ă -dire que si un membre achetait le NFT, ça lui permettait d'accĂ©der Ă l'expĂ©rience, donc d'avoir accĂšs Ă des channels privĂ©s sur Discord, de participer aux diffĂ©rentes animations, et donc de pouvoir crĂ©er avec nous, parler avec nous, jouer avec nous. Et enfin d'avoir accĂšs Ă son identitĂ© digitale puisqu'on a air droppĂ©, voilĂ encore un mot compliquĂ©, on leur a envoyĂ© automatiquement dans leur portefeuille numĂ©rique, leur wallet. 11212 PFP, donc c'est des Profile Pictures, donc ce sont des photos des tĂȘtes de crocodile et chacun a eu sa tĂȘte de crocodile qui a Ă©tĂ© son identitĂ© digitale, virtuelle dans la communautĂ©. Donc ça, ça a Ă©tĂ© un petit peu le premier chapitre de ce projet. C'est la GenĂšse, d'ailleurs il s'appelait le Genesis Pass NFT. On a crĂ©Ă© l'identitĂ© virtuelle du crocodile, on a crĂ©Ă© l'Underwater Factory qui est notre programme de co-crĂ©ation avec un dĂ©partement fashion.
oĂč on a crĂ©Ă© une collection de merchandising avec notre communautĂ©. Un dĂ©partement contenu oĂč on a crĂ©Ă© des contenus, d'ailleurs on pourra en reparler aprĂšs parce que ça c'est assez passionnant, des contenus autour de l'histoire de la marque Lacoste. Et on a Ă©galement un laboratoire dans Thunderwater Factory des mondes virtuels, on va crĂ©er avec eux un monde virtuel Ă la rentrĂ©e, donc c'Ă©tait cet accĂšs-lĂ . Donc voilĂ ce qu'on a fait pendant un an et lĂ on est en train d'ouvrir un nouveau chapitre du projet puisque le Genesis Pass est devenu l'Underwater Card sur un principe assez novateur, l'activitĂ© dans la communautĂ© est directement reliĂ© au NFT et donc plus tu es actif dans la communautĂ©, plus tu fais Ă©voluer ton NFT et tu as accĂšs Ă un nouveau modĂšle de rĂ©compense et de valorisation de ton implication.
Sabine Luxurytail
Et moi j'adore l'idée de rendre acteur les clients slash la communauté, c'est clairement ce que vous faites avec justement ce nouveau chapitre.
Benjamin Blamoutier Lacoste
DĂ©jĂ , le principe, il est trĂšs simple, c'est qu'on a tout un programme d'animation sur une plateforme qui s'appelle The Mission, la plateforme Underwater, c'est sur un site matĂ©riellement, underwaterundw3.lacoste.com. On se connecte avec son Underwater Card et lĂ , on accĂšde Ă diffĂ©rentes missions, comme tu l'as dit tout Ă l'heure, divisĂ©es dans des chapitres. Donc dĂ©jĂ , il fallait, il y a eu un premier chapitre oĂč ils pouvaient rĂ©cupĂ©rer des points par rapport Ă leur implication dans l'annĂ©e passĂ©e. Plus ils parlaient sur Discord, plus ils avaient un rĂŽle important, donc ça s'est traduit en points. On a Ă©galement donnĂ© une utilitĂ© aux POAP. Les POAP, j'ai dĂ©couvert ça dans le Web3, c'est les Proof of Appearance. C'est-Ă -dire quand tu vas Ă un Ă©vĂ©nement, on te donne un petit NFT qui te prouve que tu Ă©tais lĂ . C'est plutĂŽt un souvenir, ça ne sert pas Ă grand-chose, mais nous, on lui donne une utilitĂ©, c'est que ce PoAp donne des points.
Si tu viens assister Ă nos confĂ©rences, tous les mois, on fait une AMA, une confĂ©rence oĂč on rĂ©pond aux questions, et on fait des Twitter Space, Ă chaque fois, on donne un PoAp, ça te donne des points. Plus tu es impliquĂ©, plus ça te donne des points. Et donc, ça, c'Ă©tait un premier chapitre.
Et maintenant, on a d'autres chapitres. LĂ , on a eu un deuxiĂšme chapitre, par exemple, je parlais d'intelligence artificielle, c'Ă©tait dans cette factory. On leur a dit, il y a 90 ans, on a crĂ©Ă© la marque Lacoste, mais 10 ans avant, RenĂ© Lacoste, notre fondateur, il s'est rendu Ă Boston pour aller jouer la Coupe Davis face Ă l'Australie. Et dans son voyage Ă Boston, il se baladait avec son capitaine de Coupe Davis. Et au dĂ©tour d'une rue, il a croisĂ© une vitrine oĂč il avait vu une formidable valise en crocodile il a dit mais si je gagne je veux que tu m'offres cette valise pari tenu par son capitaine et un journaliste d'un journal de Boston avait entendu l'histoire et l'a surnommĂ© RenĂ© Lacoste, le crocodile.
Et c'est de lĂ qu'est venu le goĂ»t de la marque Lacoste qui est un crocodile. Et cette histoire-lĂ , partant de Paris, d'un jeune Français d'une vingtaine d'annĂ©es qui traverse l'Atlantique, qui dĂ©couvre les Ătats-Unis dans les annĂ©es 1920, qui joue ce tournoi de tennis et qui a ce destin incroyable de cette vitrine qui fera qu'aprĂšs des millions de personnes porteront un crocodile sur leur cĆur. Cette histoire-lĂ , on leur a fait crĂ©er en intelligence artificielle, en diffĂ©rents chapitres, en utilisant Midjourney ou un bot qu'on a mis Ă leur disposition. Et ils ont redonnĂ© corps, redonnĂ© vie Ă cette histoire que vous d'ailleurs, vous pouvez aller voir lĂ , parce que je crois que c'est aujourd'hui en plus qu'on la diffuse. Vous pouvez la revoir sur notre digital flagship, puisque cette histoire-lĂ utilise les contenus crĂ©Ă©s par la communautĂ© et ça rapporte des points. Donc, c'est comme ça que ça se fonctionne, c'est-Ă -dire qu'on a une histoire de marque, on la soumet Ă notre communautĂ©, notre communautĂ© crĂ©e autour de l'histoire et les plus talentueux ou les plus performants ont des points qui permettent, parce que c'Ă©tait quand mĂȘme ta question Ă la base, d'accĂ©der Ă un modĂšle de reward oĂč les 200 premiers du classement, parce qu'il y a un classement qui Ă©volue en fonction des points, accĂšdent pour le premier Tour de France Lacoste, c'est-Ă -dire qu'il va venir le 1er visiter le siĂšge social de Lacoste, visiter Lacoste Arena avec une session de personal shopping, visiter nos usines formidables et notre musĂ©e formidable Ă Troyes dans l'aube, assister aussi Ă la finale de Roland-Garros.
Donc ça, le 1er, il a vraiment un package assez sympa. Le 2e sera l'Ă©gĂ©rie de la communautĂ© dans un shooting Instagram pour exprimer tout ce que je viens de raconter dans des contenus assez sympas sur les rĂ©seaux sociaux. Donc ce sera un peu l'Ă©gĂ©rie underwater sur le compte Instagram de Lacoste et ainsi de suite pour pas mal de petites rĂ©compenses et jusqu'Ă des bons d'achat Ă valoir sur lacoste.com mais ce qui est intĂ©ressant dans ce modĂšle parce que c'est ça qu'on souhaite dĂ©velopper c'est qu'on rentre dans une nouvelle Ăšre de l'engagement. On a pendant des annĂ©es crĂ©Ă© des programmes de fidĂ©litĂ©, tu achĂštes la marque quelle qu'elle soit, tu marques des points, des niveaux, ça marche aussi dans l'aĂ©rien, dans l'hĂŽtellerie, dans la beautĂ©, tout le monde a fait ça. LĂ , nous, on va conserver chez Lacoste ce modĂšle de reward de ton activitĂ© en tant que client, mais on va le rendre plus large avec un propos que si tu t'engages aussi par ta crĂ©ativitĂ©, si tu joues avec nous, lĂ aussi tu vas marquer des points et lĂ aussi tu vas ĂȘtre rewardĂ©.
Et donc, on rentre dans des relations beaucoup plus intéressantes avec nos clients puisqu'on a des relations pas que basées sur le fait d'acheter la marque, mais aussi basées sur le fait de vivre un lifestyle de la marque.
Sabine Luxurytail
Alors là , il est 12h12, donc c'est une heure qui est trÚs importante pour toi. Je te promets que c'est la vérité de recevoir un message de Discord.
Ouais, sur Genesis, donc c'est assez sympathique. Donc lĂ , c'est le petit clin d'Ćil Ă RenĂ© Lacoste. On est sur un sujet tellement brĂ»lant, tellement d'actualitĂ©, et c'est fait de maniĂšre intelligente, je trouve, tel que tu me racontes cette histoire. C'est vraiment fait de maniĂšre tellement subtile, intelligente, oĂč je vois, moi, en tant que communautĂ©, le rĂ©sultat de ce que j'ai pu fournir Ă la marque pour laquelle j'ai fait mes propositions. Et cet engagement, ce CRM 3.0, cette nouvelle carte de fidĂ©litĂ©, j'ai envie de dire, qui dĂ©passe tout ce qui a pu exister jusqu'Ă prĂ©sent.
On sait pourquoi on est fidĂšle Ă la marque, on sait pourquoi on a envie de participer Ă ce projet, parce qu'on a des choses concrĂštes. Je ne viens pas ici et on va me tamponner ma carte et je vais avoir une glace gratuite. On est vraiment sur diffĂ©rents niveaux. Donc plus je participe, plus j'ai des rĂ©compenses, j'ai des rewards. Et quand je vois concrĂštement le rĂ©sultat de ce que ça peut donner, je trouve que c'est trĂšs intĂ©ressant. En introduction, je te disais que j'avais Ă©tĂ© Ă la boutique Lacoste des Champs-ElysĂ©es, oĂč j'avais vu, oĂč j'avais Ă©tĂ© voir le pop-up pour le chapitre 1 de GenĂšse Sparte, oĂč je me suis sentie frustrĂ©e parce que je n'Ă©tais pas holder, pardonne-moi, d'un NFT et je ne pouvais pas m'offrir la collection. Et j'aimais bien qu'Ă l'intĂ©rieur du flagship, j'aime bien dĂ©jĂ tout ce qui est digital in store avec les animations, tout ce qui est l'interactivitĂ©, d'avoir au sein de la boutique ce pop-up store underwater avec cet Ă©cran gĂ©ant, avec ce crocodile
.
Cette immersion, les activités qu'on pouvait avoir, auxquelles on pouvait participer, il y avait un photobooth il me semble.
Comment ces expériences immersives sont-elles perçues par la communauté ? Qu'est-ce que ça vous apporte ? Et est-ce que vous avez des projets d'avenir sur votre chapitre 3 ou 4 par exemple ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
En tout cas, en termes de perception, c'est hyper intĂ©ressant, comme je disais tout Ă l'heure sur le taux d'engagement et la dimension qualitative aussi de nouvelles expĂ©riences de marques. Et je pense que ça aussi, ça fait plaisir aussi Ă nos fans parce qu'on a quand mĂȘme beaucoup de fans chez Lacoste qui peuvent dĂ©couvrir la marque un petit peu autrement. Typiquement, on a lancĂ© ces derniers jours un flagship virtuel sur notre e-commerce, sur notre collection estivale. Et donc on prĂ©sente dans un monde virtuel, un petit peu, une collection Ă©tĂ©, plage, etc. On a une piĂšce accessible uniquement avec le NFT ou avec login mot de passe du programme de membership Lacoste, du programme de fidĂ©litĂ©.
OĂč tu peux accĂ©der Ă du jeu. Et finalement, tu joues avec la marque, avec des systĂšmes pareils de leaderboard et de choses Ă gagner, mais dans un monde un petit peu virtuel. Et ça, clairement, quand on regarde sur Discord un peu les commentaires, vraiment, c'est quasiment unanime sur⊠C'est vraiment sympa. Donc ça, c'est plutĂŽt cool.
AprĂšs, en termes de next step, Je pense qu'on a un vrai sujet. On se rend compte que le Web3, il a permis de dĂ©bloquer quand mĂȘme beaucoup de potentiel sur une narration online, des nouveaux mondes virtuels pour s'exprimer, des contenus beaucoup plus forts, l'utilisation massive de la 3D, des mĂ©caniques de chapitrage. Et de gamification. Tout ça, c'est vraiment apparu et on ne s'est pas reposĂ© sur d'autres Ă©cosystĂšmes. On n'a pas fait une collab avec Fortnite pour le faire, on l'a fait nous-mĂȘmes en drivant nous-mĂȘmes cette narration. Donc ça, ça a Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©.
Par contre, maintenant, il faut le mettre à l'échelle parce que tu l'as dit, quand tu as été sur le flagship des champs, tu n'avais pas le NFT et globalement, un client régulier Lacoste, c'est trop compliqué pour lui. Donc nous, notre enjeu dans les semaines à venir, les mois à venir, c'est comment on va passer à l'échelle ces sujets-là en simplifiant l'interface utilisateur, en donnant accÚs aux millions de fans Lacoste à travers le monde et en ayant un propos qui soit sans doute un tout petit peu plus accessible dans son vocabulaire comme dans ses mécaniques à des clients et des fans plus larges que ce qu'on a maintenant. Et c'est là -dessus qu'on travaille actuellement trÚs fortement parce que le proof of concept qu'on a voulu faire avec le Web3 d'un programme relationnel transcendant des interactions autour de la création, pour nous, il est réussi. Globalement, ce qu'on voit, ça marche, ça engage.
initiĂ©es en interne, sans collaborations externes avec des plateformes telles que Fortnite. Cependant, le dĂ©fi actuel consiste Ă mettre Ă l'Ă©chelle ces innovations. Comme cela a Ă©tĂ© mentionnĂ©, l'accĂšs Ă ces expĂ©riences peut ĂȘtre compliquĂ© pour les clients rĂ©guliers. L'objectif dans les semaines et les mois Ă venir est de simplifier l'interface utilisateur pour offrir Ă des millions de fans Lacoste dans le monde une expĂ©rience plus accessible en termes de vocabulaire et de mĂ©caniques. Un travail intense est en cours, car le concept du Web3 visant Ă transformer les relations en transcendant les interactions autour de la crĂ©ation s'est avĂ©rĂ© rĂ©ussi. On constate que cela fonctionne et engage la communautĂ© de Lacoste.
Lacoste continue de repousser les limites du Web3 pour offrir à ses fans une expérience enrichissante et accessible, tout en explorant de nouveaux horizons passionnants.
Sabine Luxurytail
Il y a des manifestations visuelles qui sont juste extraordinaires. Par contre, maintenant, comment on fait venir dans cette aventure non pas 10 000 ou 11 212 personnes, mais l'intĂ©gralitĂ© de notre communautĂ© Lacoste ? Par rapport au gaming justement, mais vous aviez collaborĂ© quand mĂȘme avec Minecraft. Est-ce que cette expĂ©rience Minecraft, ça vous a aidĂ© Ă prĂ©parer le terrain pour le projet Underwater et l'expĂ©rience Web 3 ? Est-ce que ça a Ă©tĂ© quelque chose qui vous a aidĂ© ou c'Ă©tait une expĂ©rience qui Ă©tait dĂ©jĂ prĂ©vue et le projet Underwater Ă©tait Ă©galement prĂ©vu ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
Je pense que ça nous a déjà aidé culturellement parce que ça a permis de montrer que la marque avait tout à fait la
légitimité pour aller sur ce genre de terrain de jeu. La marque pouvait s'exprimer dans un monde virtuel en trois dimensions avec un gameplay. Mais ça, ce n'était pas une surprise, ce crocodile qui a un potentiel hallucinant, c'est-à -dire qu'on a la chance chez la cause d'avoir ce crocodile, il s'exprimait merveilleusement dans ces mondes virtuels.
Ăa, ça a permis, je pense, de dĂ©bloquer ça culturellement. De toute façon, le gaming maintenant, on n'est plus dans l'innovation. Le gaming, ça fait partie intĂ©grante de la pop culture du 21e siĂšcle. Et donc, on a fait cette collaboration avec Minecraft.
Là , on va, d'ailleurs, au mois de septembre, je ne peux pas révéler avec qui, On aura également une expérience dans un monde virtuel décentralisé parce qu'on a envie de tester ça.
On prĂ©voit aussi des choses pour l'annĂ©e prochaine dans d'autres jeux vidĂ©o parce que de toute façon, ça fait partie des plateformes oĂč vivent nos clients et ce n'est plus des exceptions. On se parle de millions et de millions de personnes. Et donc on a tout Ă fait, nous, cette lĂ©gitimitĂ© pour interagir aussi Ă notre maniĂšre dans ces mondes-lĂ et on l'a fait, on va le faire et on va continuer aussi Ă jouer, nous aussi, dans ces univers-lĂ .
Sabine Luxurytail
C'est trĂšs bien, c'est bien d'avoir cette belle feuille de route.
J'aurais deux derniĂšres questions. Tout Ă l'heure, tu as Ă©voquĂ© le contenu autour de l'histoire de Underwater avec la Underwater Factory et tu voulais un petit peu le dĂ©velopper. Ăa consiste en quoi exactement alors ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
DĂ©jĂ , on a poussĂ© un storytelling dĂšs le dĂ©but. C'est que cette Underwater Factory, elle a un CEO, qui est donc mon collĂšgue, qui s'appelle Henri de Gayette, qui est un personnage fictif en vrai. DĂ©jĂ , on l'a appelĂ© Henri de Gayette parce que Gayette, c'est la rue oĂč il y a notre usine Ă Troyes. Donc, on a encore positionnĂ© un petit Easter Egg. Henri de Gayette, c'est un jeune du Pays Basque qui, dans les annĂ©es 30, a rencontrĂ© RenĂ© Lacoste au golfe de Chantaco qui appartenait Ă la famille Lacoste puisque RenĂ© Lacoste Ă©tait mariĂ© avec Simone Chion de Lachaume qui Ă©tait une trĂšs grande golfeuse de l'Ă©poque et il a rencontrĂ© RenĂ© Lacoste parce que RenĂ© Lacoste avait crĂ©Ă© un programme de formation des caddies avec des jeunes de la rĂ©gion et il s'est retrouvĂ© Ă devenir le caddie de RenĂ© Lacoste dans ses parties de golf Ă Chantaco et ils sont devenus amis et RenĂ© Lacoste finalement lui a donnĂ© la responsabilitĂ© de l'Underwater Factory qui est le laboratoire d'innovation de la marque Lacoste qui a, par le passĂ©, crĂ©Ă© des inventions extraordinaires, notamment le Quidjet, qui est une raquette de tennis qui avait crĂ©Ă© RenĂ© Lacoste un peu tordu, je n'aime pas dire le mot, il ne faut pas le dire comme ça, mais un petit peu avec des variations de lignes, on va dire, qu'avait utilisĂ© Guy ForgĂ© dans les annĂ©es 80 et Guy ForgĂ© d'ailleurs a gagnĂ© des tournois ATP avec cette raquette-lĂ .
Et donc, on raconte tout ça Ă notre communautĂ©, ce qui les plonge dans univers de marque, il y a un storytelling trĂšs fort, et Henri de Gayette leur donne des missions dans le fashion department. Donc ça, quelque chose de gĂ©nial qu'on a fait, c'Ă©tait vraiment trop bien Ă faire ça. C'Ă©tait la crĂ©ation d'une capsule underwater avec notre studio crĂ©atif, donc les Ă©quipes de Pellagia Coloturos, notre chief of design chez Lacoste. Qui ont interagi avec la communautĂ© pour dĂ©cider si on va faire un polo ou un t-shirt ou un sweatshirt, un sweatshirt ou un hoodie, quel va ĂȘtre le design, quel va ĂȘtre le logo, quelle va ĂȘtre la couleur. Nous, Ă la base, on pensait avoir des couleurs plutĂŽt simples. Ils nous ont emmenĂ© sur du vert clair, light green, comme ils le disaient, et je ne sais pas pourquoi, ils voulaient absolument cette couleur-lĂ .
On a respectĂ© le choix de la majoritĂ© qui Ă©tait de faire du bleu marine je crois et on a aussi produit ce green light pour la communautĂ© et on la met en vente maintenant dans notre underwater shop uniquement accessible aux membres de la communautĂ© donc tu vois il y a une forme d'exclusivitĂ© quand mĂȘme Ă faire partie de cette communautĂ© mais je crois que je n'ai pas d'autres Ă©quivalents honnĂȘtement d'une marque qui a driver un programme de crĂ©ation par la conversation, par l'interaction avec son studio et par des systĂšmes de vote, jusqu'Ă lui proposer la rĂ©alisation de cette capsule en Ă peine quatre mois. Et ça, c'est une premiĂšre manifestation.
Et le deuxiĂšme sujet, c'est le contenu oĂč on va vraiment trĂšs fort. Typiquement, on a un gros lancement en ce moment sur le tracksuit, qui est une icĂŽne Lacoste, le survĂȘtement Lacoste. On est une des marques les plus lĂ©gitimes sur le survĂȘtement, avec un traitement en plus trĂšs Ă©levĂ© dans cette catĂ©gorie. Allez voir sur notre ecommerce ou dans nos magasins, on en a qui sont produits en France, trĂšs Ă©lĂ©gants, qui sont vraiment des costumes de sport, plus que des survĂȘtements. On a demandĂ© Ă notre communautĂ© d'avoir l'interprĂ©tation pour eux du survĂȘtement Lacoste, du tracksuit, et ils se sont soit mis en scĂšne dans des UGC, donc dans des contenus produits par eux, avec parfois certains qui mĂ©riteraient d'ĂȘtre sur notre Instagram. Et d'autres ont utilisĂ© l'intelligence artificielle pour avoir un traitement extrĂȘmement futuriste de ce costume de sport. Et lĂ aussi, nous, ça nous permet d'aller dans des contenus qu'on n'aurait jamais fait nous-mĂȘmes parce qu'on n'a pas ce regard-lĂ de la marque avec plus de distance peut-ĂȘtre qu'on aux clients. Et ça nous enrichit aussi, c'est complĂ©mentaire par rapport Ă nos contenus qu'on produit traditionnellement.
Sabine Luxurytail
C'est incroyable ce poids de la communauté, ces accÚs en token gateed, j'ai envie de dire pour les accÚs privilégiés, la DAO, cette communauté qui met en place des choses.
J'adore votre CIO Henri de Gayette, mais est-ce que l'émission de Henri de Gayette, c'est vous qui créez l'émission ou la communauté a le droit de créer l'émission avec Henri de Gayette ?
Benjamin Blamoutier Lacoste
Il y a un terme qui est hyper intĂ©ressant, c'est le terme de DAO, donc d'Organisation Autonome et DĂ©centralisĂ©e, qui est un terme trĂšs puriste dans le Web3, c'est toutes ces communautĂ©s qui se crĂ©ent sans chef en gros, de maniĂšre trĂšs horizontale et qui du coup arrivent Ă s'autogĂ©rer pour pas que ce soit non plus l'anarchie par des systĂšmes de conseil, de responsabilitĂ©, d'expertise. Certaines sont assez dingues, c'est vraiment Ă observer parce que c'est sans doute des formes d'organisation qui sont encore un petit peu prospectives et qui sont trĂšs intĂ©ressantes dans l'Ă©conomie collaborative et Ă mon avis c'est encore un peu tĂŽt, mais dans 10 ou 15 ans, je pense quand mĂȘme qu'on aura des entreprises et pas de petites tailles qui se crĂ©eront sur ces modĂšles-lĂ .
Nous, on n'en est pas lĂ parce qu'on reste quand mĂȘme, ça reste une communautĂ© de marques. Donc, il reste une communautĂ© driveĂ©e par la marque. On a aussi en plus des sujets de qualitĂ© d'exĂ©cution, de storytelling qui doit ĂȘtre quand mĂȘme un propriĂ©taire Ă la cause. On a des sujets de rĂ©putation aussi. Donc, on ne peut pas non plus donner les clĂ©s Ă 100 % Ă la communautĂ©. Et donc, ça parfois d'ailleurs, c'est des sujets de discussion avec eux parce que parfois, ils sont tellement engagĂ©s qu'ils s'approprient vraiment peut-ĂȘtre mĂȘme parfois mĂȘme trop passionnellement le projet. C'est des discussions parfois, mais c'est intĂ©ressant, vraiment, c'est intĂ©ressant. Mais ce que ça nous a poussĂ© Ă faire aussi, c'est d'ĂȘtre en interaction quotidienne avec eux. C'est-Ă -dire qu'on ne peut pas ĂȘtre sur un projet oĂč il n'y a pas de drive par la marque. On ne peut pas ĂȘtre sur un projet, dans notre cas, sans dĂ©cideur, sans community manager, sans modĂ©rateur.
Donc, il y a les rĂšgles. Par contre, C'est un projet oĂč on a petit Ă petit mis en place des modes d'interaction avec la communautĂ© pour faire vivre l'expĂ©rience diffĂ©remment et aller jusqu'Ă provoquer des missions qui viennent d'eux Ă la base parce qu'on a discutĂ© avec eux. DiscutĂ© avec eux dans des formats que sont les AMA, Ask Me Anything. Donc une fois par mois, on fait une grosse confĂ©rence sur la plateforme en live, en audio-vidĂ©o oĂč on rĂ©pond en live Ă leurs questions. On le fait Ă©galement sur des Twitter Space avec d'autres communautĂ©s d'ailleurs. Ăa nous permet nous aussi de nous enrichir avec notre communautĂ©, mais aussi avec d'autres communautĂ©s, oĂč on Ă©coute et oĂč on change d'avis. Parce que ce projet nous a mĂȘme pas, j'allais dire, forcĂ© Ă faire, mais de toute façon, on n'a mĂȘme pas le choix, c'est d'ĂȘtre ouvert d'esprit et de se nourrir de sa communautĂ©. Donc ça, on l'a fait trĂšs, trĂšs, trĂšs fortement. Et donc, du coup, en un sens, c'est pas eux qui crĂ©ent les missions, mais les missions, on les puise dans leur crĂ©ativitĂ©, dans leur feedback, parce que tout ce qu'on a fait ces derniers mois, ça vient de leur feedback. Et aprĂšs, par contre, ils ont des avis diffĂ©rents, on ne peut pas non plus faire plaisir Ă tout le monde, mais en tout cas, c'est cette posture d'Ă©coute et cette posture trĂšs horizontale qui nous drive assez fortement sur ce projet.
Sabine Luxurytail
Je pense que le succÚs de votre projet, c'est l'écoute que vous accordez en tout cas à la communauté.
Pour conclure, quelles sont tes attentes pour le projet Underwater ? Qu'est-ce qu'on peut dire pour l'avenir du projet ?
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