đ€ Podcast "Les Talks du Luxe et du Retail" - Yann Rivoallan
- SIMON DOZ
- il y a 11 heures
- 24 min de lecture
InvitĂ© : Yann Rivoallan - PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration Française du PrĂȘt Ă Porter FĂ©minin.

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Sabine - Luxurytail
Bonjour Yann, bienvenue dans notre podcast, Les Talks du Luxe et du Retail. Est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaßt ?
Yann Rivoallan

Bien sĂ»r. Je suis Yann Rivoallan, je suis le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration du PrĂȘt Ă Porter fĂ©minin. Je suis Ă©galement un ancien start-uper puisque j'ai co-créé une sociĂ©tĂ© qui s'appelait THE OTHER STORE, que j'ai vendue il y a maintenant trois ans et depuis, j'ai montĂ© une nouvelle sociĂ©tĂ© qui est un organisme de formation qui s'appelle EVERYWHERE ANY TIME.

Sabine - Luxurytail
Oui, on a bien vu que tu avais ce nouvel organisme de formation. Est-ce que tu peux nous dire en trois mots en quoi ça consiste, cet organisme ? à qui il s'adresse ?

 Yann Rivoallan
L'objectif est trÚs simple. Il y a maintenant prÚs de 15 ans, j'ai co-créé avec David Sobel et Candice Delorme, THE OTHER STORE. On avait comme idée d'accompagner les marques au développement de l'e-commerce.
Il faut se rappeler, en 2018, quand on a lancĂ© la sociĂ©tĂ©, il y avait Ă peine 1% des marques qui avaient leur site. Or, dĂ©sormais, Ă©videmment, 100% des marques l'ont mis en place. Et avec THE OTHER STORE, on avait cette volontĂ© d'accompagner les marques Ă la mise en place, petit Ă petit, de chacun des mĂ©tiers qui correspondaient. Or, quand j'ai créé EVERYWHERE ANY TIME, j'ai souhaitĂ© faire la mĂȘme chose, mais cette fois-ci sur lâintelligence artificielle, sachant que le sujet est plus puissant et plus challengeant que pour l'e-commerce, puisqu'avec l'e-commerce, il y avait avant tout la distribution d'un cĂŽtĂ© et la communication qui Ă©tait touchĂ©e. DĂ©sormais, avec l'Intelligence Artificielle, c'est tous les mĂ©tiers. Et comme tous les mĂ©tiers sont touchĂ©s, Ă la fois dans l'automatisation d'un cĂŽtĂ© et dans l'IA gĂ©nĂ©rative de l'autre, c'est cette volontĂ© de pouvoir mettre en place des formations pour Ă la fois former les dirigeants et de CoDir un certain nombre de transformations structurĂ©es dans l'entreprise et en mĂȘme temps, toutes les parties prenantes de l'entreprise Ă la transformation opĂ©rationnelle.
Sabine - Luxurytail
D'accord, on est plutÎt donc sur des formations entreprises pour monter en compétence, sur l'intelligence artificielle, savoir bien l'utiliser.
 Yann Rivoallan
C'est des outils qui vont permettre Ă la fois de mieux utiliser un ChatGPT, un Midjourney ou autre, de comprendre quels sont les nouveaux outils aussi qui vont transformer l'entreprise, comme par exemple AUTONE, dans la supply chain, ou alors de se dire : est-ce que je peux transformer ma chaĂźne de valeur parce que l'Intelligence Artificielle peut bouleverser complĂštement Ă la fois l'organisation et la gestion des clients et la fabrication des produits. Et de ce fait, c'est une autre organisation quâil faut mettre en place, c'est une autre chaĂźne de valeur qu'il faut pouvoir concevoir.

Sabine - Luxurytail
D'accord. Et ça fonctionne bien cette école ?
 Yann Rivoallan
On est vraiment au dĂ©but et c'est la mĂȘme aventure quasiment que ce que je peux connaĂźtre avec THE OTHER STORE, parce qu'avec THE OTHER STORE, on a passĂ© prĂšs de trois ans Ă Ă©vangĂ©liser les marques avant la mise en place trĂšs forte de chacun des sites. Et je continue dans cette Ă©vangĂ©lisation. Je le fais dans un module extrĂȘmement diffĂ©rent de celui de THE OTHER STORE, parce qu'on n'est pas du tout dans la mĂȘme pĂ©riode et en plus, on a un parterre qui est beaucoup plus complexe. Mais en effet, je vois par exemple dans l'accompagnement dâAUTONE, je les ai clairement accompagnĂ©s pour avoir plusieurs dizaines de clients avec justement leur dĂ©veloppement et donc je suis ravi de pouvoir le faire dans ce registre.
Sabine - Luxurytail
Et AUTONE, tu peux nous expliquer ce que c'est ?
 Yann Rivoallan
AUTONE, c'est une sociĂ©tĂ© qui permet dĂ©sormais d'avoir dans ses boutiques le bon produit au bon moment. Donc, il y a une capacitĂ© Ă la fois d'organisation. Pourquoi est-ce que je dois mettre tel T-shirt, telle robe dans cette boutique Ă Deauville ou dans cette boutique Ă Agen pour telle ou telle raison ? Et de plus, comment est-ce que je peux prĂ©voir mes ventes Ă un mois, deux mois ou plus, compte-tenu des ventes qui auraient pu ĂȘtre effectuĂ©es et compte-tenu du succĂšs du produit Ă ce moment-lĂ . C'est un outil qui est doublement important parce qu'Ă la fois :
quand un produit est bien stocké, à ce moment-là , il y a une meilleure vision à la fois économique et écologique,
parce qu'on évite d'avoir des stocks qui ne sont pas vendus par la suite.
Avec la capacitĂ© prĂ©visionnelle, on peut aller dans une proximitĂ© beaucoup plus forte avec les fabricants pour pouvoir se dire : On va moins fabriquer au dĂ©but, mais si on a des meilleures prĂ©visions, Ă ce moment-lĂ , on va ĂȘtre capable de faire fabriquer petit Ă petit avec lĂ aussi peu de stocks intermĂ©diaires. Il y a une vision, Ă©videmment, comme j'estime justement dans l'Intelligence Artificielle et dans la transition du monde, qui est :
comment est-ce qu'on allie Ă la fois efficacitĂ© Ă©conomique et efficacitĂ© Ă©cologique ?Â
Sabine - Luxurytail
Oui, lĂ , on est vraiment sur des enjeux oĂč, aussi bien cĂŽtĂ© client que cĂŽtĂ© entreprise, tout le monde y trouve son compte parce qu'on est vraiment sur le bon produit au bon moment.
 Yann Rivoallan
Il y a parfois des sujets oĂč tout le monde ne va pas trouver son compte parce que la transition Ă©cologique a un coĂ»t aussi de par les mauvaises habitudes qu'on avait pu prendre avant. D'oĂč l'importance du rĂ©glementaire, parce que parfois, pour transformer la sociĂ©tĂ©, il faut aussi que ça soit l'Ătat, l'Europe, voire une vision plus mondiale qui amĂšne justement une transformation positive de la sociĂ©tĂ©.
Sabine - Luxurytail
Justement, on va rentrer un peu dans notre vif du sujet, un sujet qui te tient Ă cĆur. En fait, au niveau de 2024, le marchĂ© du e-commerce en France a explosĂ©. On est sur 175,3 milliards d'euros, avec une vraie croissance presque proche de 10%. Et SHEIN, on s'est rendu compte que c'est devenu l'enseigne prĂ©fĂ©rĂ©e des Français, qui va mĂȘme dĂ©passer des acteurs comme Amazon, qui est en baisse actuellement.
Face à cette montée en puissance, c'est vrai que l'Europe a mis en place des actions, mais comment est-ce qu'elle peut ralentir finalement cette montée en puissance de l'ultra fast fashion ?
Parce qu'on ne parle pas de fast fashion, on parle d'ultra fast fashion, par rapport à des régulations ou est-ce que c'est déjà trop tard ?

 Yann Rivoallan
Qu'une partie des Français soit attirĂ©e par SHEIN, c'est normal. Quand on se dit d'un seul coup, je suis capable d'avoir un T-shirt pour 3 âŹ, une robe pour 10 âŹ. Le prix semble tellement attirant versus ce que font les autres marques, que obligatoirement, on a une vision positive de la chose, de par les Ă©conomies qu'on a l'impression de faire. Ăa, c'est un premier point et que ça soit l'enseigne prĂ©fĂ©rĂ©e d'une partie des français, Ă©videmment, je le comprends.
Par contre, et c'est lĂ , justement, l'intĂ©rĂȘt de sociĂ©tĂ©s comme SHEIN, pour avoir 3 âŹ, c'est qu'il y a nĂ©cessairement un loup. Et le loup, il n'est pas sur un problĂšme, il est sur une dizaine de problĂšmes.
Le premier, c'est que c'est un problĂšme, par exemple, de taxes. C'est-Ă -dire, SHEIN, ne paye quasiment pas la TVA de ses produits,
donc ça lui permet de proposer des produits 20% moins chers.
Elle ne paye pas non plus la taxe sur les produits Ă importer.
Ăa, elle bĂ©nĂ©ficie dâune faille, qui est : il n'y a pas de taxes sur les produits de moins de 150 âŹ. Donc lĂ aussi, ils payent moins cher que toutes les marques françaises qui font parfois importer une partie de leurs produits.
Trois, ils exploitent leurs salariés, leurs ouvriers,
puisque c'est à peine un centime par produit fabriqué, ça va donc nécessairement, quand on exploite les personnes qui sont sous-payées, qui doivent travailler jusqu'à 100 heures par semaine pour fabriquer ces produits, évidemment, ça coûte moins cher.

Quatre, c'est en plus des produits qui sont Ă plus de 80% en plastique
Quand on fait du polyester, là aussi, on a un produit, certes de mauvaise qualité, mais aussi qui est évidemment moins cher.

Cinq, ça bénéficie en termes de logistique d'un certain nombre d'avantages,
parce que la Chine est considĂ©rĂ©e comme un pays sous-dĂ©veloppĂ© pour la logistique. Et rĂ©sultat, on paye de notre cĂŽtĂ© avec notre argent, avec notre poche. On paye une partie de la logistique entre les produits qui partent de Chine, qui partent d'Asie, pour venir chez nous, compte tenu, lĂ aussi, du montant des paniers. On a de plus avec ce type d'acteurs, des fausses publicitĂ©s, avec aussi du piratage qui a pu ĂȘtre effectuĂ©. On a tous reçu Ă un moment sur Instagram des appels Ă avoir des cartes cadeaux SHEIN, etc. Donc lĂ aussi, il y a de la publicitĂ© illĂ©gale qui a pu ĂȘtre faite en partie sur nos donnĂ©es.
Enfin, il y a l'utilisation de tous nos biais cognitifs avec la capacité aussi de pouvoir nous attirer à travers des promos qui sont incessantes. Faire une promo en soi, est légale, mais pas comme le fait SHEIN, puisque normalement, une promo, c'est un produit qui est mis pendant 30 jours en stock, et aprÚs ces 30 jours, on peut faire une promo, ce qu'évidemment, ne fait pas SHEIN.

Parce qu'il met le produit et immédiatement, il fait de la promotion. Donc ça aussi, c'est illégal.
C'est aprÚs, pendant trÚs longtemps, de l'utilisation de produits, d'intitulés qui sont faux.
Par exemple, SHEIN, pendant trÚs longtemps, vendait ses produits comme du cuir alors que c'était juste du plastique. Donc là , ils mentaient sur les intitulés.
Enfin, c'est là aussi de la copie incessante et avant tout de la contrefaçon. J'ai, pour donner un des plus grands exemples, mais je pourrais en donner une dizaine de marques qui sont justement en contrefaçon, comme Lacoste, avec une procédure civile qui a encore lieu actuellement.
Et enfin, câest un lobby,

on le voit trÚs bien, c'est un acteur qui fait travailler un ancien ministre, Monsieur Castaner, pour améliorer son RSE.
Monsieur Castaner n'a malheureusement aucune expĂ©rience dans ce domaine. Donc, on comprend que c'est uniquement pour couvrir justement toutes les autres actions qui sont proches de l'illĂ©galitĂ©, quâon met en place ce type de lobbying. Donc, on a un acteur qui, au moins avec ces 10 points, et je pourrais encore en citer d'autres, est clairement en dehors de tout le cadre lĂ©gal qu'on doit avoir en Europe pour pouvoir avoir une concurrence saine.
Donc, que ça soit une marque qui plaise Ă un certain nombre de Français, je le comprends trĂšs bien, mais que ce soit une marque qui permette une "concurrence loyale" avec tous les autres, lĂ par contre, ce n'est pas le cas. D'oĂč le fait que l'Europe et la France, Ă©videmment, doivent rĂ©agir.
En fait, la loi a été votée le 13 mars à l'Assemblée Nationale et aprÚs, pour qu'elle soit validée, elle doit passer au Sénat et éventuellement, elle doit en fait, aprÚs faire un nouveau tour.
Sabine - Luxurytail
Et donc, elle devait passer au Sénat et là , ça a été reporté.
Qu'est-ce qui explique que ça a pu ĂȘtre reportĂ© ? On parlait de lobbying, comment ça se fait que, justement, on ne veuille pas mettre en valeur le Made in France ? Parce qu'on en a parlĂ©, ça fait perdre des emplois. Ăa fait une mauvaise image aussi. On a vu toutes les marques, il y a les enseignes de mode qui ont fermĂ© post-Covid, depuis deux, trois ans. Et finalement, c'est vraiment quelque chose qui, pour l'Ă©conomie française, qui est complĂštement nĂ©gatif. Comment ça se fait que l'Europe et la France n'arrivent pas Ă avoir ça en tĂȘte et prendre des actions en consĂ©quence ou reculent quand on Ă©tait si prĂšs du but ?

 Yann Rivoallan
Je pense qu'il y a plusieurs points qui expliquent cette lenteur.
Il faut dĂ©jĂ commencer par cĂ©lĂ©brer quelque chose, c'est que la France est leader sur ce sujet. C'est Ă dire dans la capacitĂ© Ă pouvoir agir contre ce type d'acteurs, oĂč contre SHEIN et TEMU, on est plus rapide que l'Angleterre, on est plus rapide que l'Europe en gĂ©nĂ©ral et on a Ă©tĂ© mĂȘme plus rapide que les Ătats-Unis, parce que les Ătats-Unis, par exemple, rĂ©agissent par rapport au seuil de 800 euros auxquels les marques ne sont pas imposĂ©es. Mais de notre cĂŽtĂ©, on avait votĂ© cette loi au moins Ă l'AssemblĂ©e Nationale, bien longtemps avant. Donc, il y a la France qui a Ă©tĂ© trĂšs rĂ©active Ă ce moment-lĂ , et on peut cĂ©lĂ©brer justement l'ancien ministre de la transition Ă©cologique Christophe BĂ©chu et ses Ă©quipes, et aussi ses dĂ©putĂ©s comme CĂ©cile Delalande, d'avoir mis ce sujet, de l'avoir traitĂ©. Il y a par contre d'autres points qui sont assez Ă©tonnants. Et par exemple, je pense Ă Bruno Le Maire qui avait demandĂ© Ă la DGCCRF de sortir un rapport en juillet 2023. Donc, on est, non plus avec un an de retard, mais avec quasiment deux ans de retard et ce rapport n'est toujours pas sorti.
Donc, pourquoi est-ce que la DGCCRF ne l'a pas sorti, je ne lâexplique pas, parce que ce travail, on l'avait effectuĂ© avec plusieurs Ă©quipes et on avait pu montrer assez rapidement que SHEIN et TEMU, avait des actions, justement, qui Ă©taient proches de l'illĂ©galitĂ©, voire totalement illĂ©gales.
De ce fait, il y a une partie du pouvoir public qui est trĂšs moteur, il y en a une autre qui est trop lente.
LĂ , il y a sans doute les deux forces derriĂšre qui se confrontent. Bien sĂ»r, le lobby qui est mis en place par SHEIN en ce moment ralentit d'autant plus les choses, parce que SHEIN, de façon totalement honteuse, explique que c'est une marque qui est dĂ©mocratique et qui permet Ă des gens avec des faibles pouvoirs d'achat d'acheter de la mode. Ils ont raison sur le papier, parce qu'Ă©videmment, quand quelqu'un a un peu de pouvoir d'achat et qu'il s'achĂšte un T-shirt Ă 3 âŹ, ça lui permet de se vĂȘtir pour peu d'argent.
Sur les faits, c'est une proposition qui est totalement honteuse.
1- PremiĂšrement, un, ce sont ces couches de population qui sont les premiĂšres atteintes.
SHEIN, TEMU, c'est prÚs de 10 000 emplois qui ont été perdus en France dans la mode et 75% des acteurs, des emplois dans la mode, c'est avant tout des vendeurs et surtout des vendeuses.
Donc, sur ces 10 000 emplois qui sont perdus, c'est prĂšs de 7 000 Ă 8 000 emplois de vendeuses qui ont Ă©tĂ© dĂ©truits et c'est des vendeuses qui sont parfois Ă Rochefort, parfois Ă Bernay. Dans des petites villes françaises de, par exemple, 10, 20 000 habitants, avec des CamaĂŻeu qui ont dĂ» fermer et qui n'ont pas Ă©tĂ© rouverts. Donc, c'est des emplois oĂč les couches populaires, justement, sont les premiĂšres atteintes.Â
2- Le deuxiÚme, c'est par le non-paiement de la TVA. C'est Justement, prÚs de plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires que fait SHEIN. Donc, c'est un manque à gagner de prÚs de 200 millions. Combien de maternelles pourrait-on aider avec 200 millions ? Combien d'hÎpitaux pourrait-on aider aussi avec 200 millions ? Tous ces services publics qui sont atteints, c'est évidemment aussi pour ces couches populaires, d'ailleurs, qu'il y a une perte de pouvoir d'achat derriÚre, qui est réelle.
3- Et le troisiĂšme, c'est surtout de voir l'enfermement cognitif qu'il peut y avoir avec des plateformes comme SHEIN et TEMU. Quand on est sur le jeu de la ferme de TEMU et qu'on va passer des heures Ă essayer de gagner des centimes pour pouvoir avoir plus de promotions.

Quand, avec SHEIN, on incite à acheter non pas un T-shirt, mais 10, 15, 20, 100, et qu'on se retrouve avec des personnes qui, chez eux, n'ont pas 10, 20, 30 produits ou marques, etc, mais se retrouvent avec des centaines, voire des milliers de produits SHEIN, on a un véritable appauvrissement de ces personnes qui, comme un joueur de casino qui perd beaucoup d'argent en allant jouer au poker ou au Blackjack, là , c'est des gens qui perdent de l'argent, justement, en achetant de façon frénétique chez ces acteurs. Ces acteurs ne tiendraient pas sans cet appauvrissement qu'ils sont en train de mettre en place.
Donc, de pouvoir se prétendre comme ceux qui permettent, justement, d'avoir plus de pouvoir d'achat est une double honte. Un, c'est faux et deux, c'est avant tout une de toutes les couches les plus fragiles.
Enfin, n'oublions pas, on a assez de vĂȘtements en gĂ©nĂ©ral pour pouvoir vivre toute sa vie dans nos armoires et des acteurs comme Vinted, de nombreuses friperies, proposent aussi de pouvoir acheter des produits pour peu d'argent. Donc, de ce fait, oui, on peut se vĂȘtir mĂȘme quand on a peu de pouvoir d'achat en France et des acteurs comme SHEIN qui font croire qu'ils donnent du plaisir, Ă l'inverse, sont en train de dĂ©truire notre tissu social. Donc, on a une vraie action politique Ă mettre en place pour ne pas justement se faire berner par ces actions.
Sabine - Luxurytail

Mais justement, comment sensibiliser cette Gen Z, cette Gen Alpha, maintenant, qui est connectĂ©e en permanence ? Comment faire en sorte pour qu'ils aient conscience de ça ? Nous, c'est un peu notre mĂ©tier, donc on est au courant de l'actualitĂ© des information. Mais il y a ce cĂŽtĂ© un peu gaming, un peu ludique, il faut dire ce qu'il en est, qui attire les jeunes qui veulent... On est vraiment mĂȘme au niveau de la seconde main ou de la location, on rĂ©achĂšte en permanence et en permanence pour revendre, pour rĂ©acheter. Mais comment leur faire prendre conscience que finalement, ces emplois, c'est les emplois de demain qu'ils ne vont pas avoir.
 Yann Rivoallan
Alors, sujet du court par rapport au long terme, donc des emplois à terme qu'on ne peut pas avoir, complexes à avoir. Et pour ça, on doit prendre une autre addiction pour pouvoir comprendre le phénomÚne.
C'est par exemple celui de la cigarette. On peut comprendre, on sait que quand on fume, on sait depuis des dizaines d'annĂ©es qu'on dĂ©truit sa santĂ©, qu'on maximise la capacitĂ© Ă avoir un cancer du poumon ou une crise cardiaque, ainsi de suite. Ăa n'empĂȘche pas que beaucoup de personnes extrĂȘmement informĂ©es, et de toute façon, tout le monde est informĂ© sur les dangers du tabac, il y a encore une grande partie de la population française qui fume. Parce qu'on rentre dans un phĂ©nomĂšne addictif.
AprÚs un premier test de cigarettes, souvent pour des raisons sociétales, on va continuer à fumer au fur et à mesure. Et ce qui a touché la baisse du nombre de Français à fumer, c'est parce qu'on a augmenté le prix. Et donc, ça a été des taxes qui ont été mises en place, qui ont permis de diminuer la baisse de la tabagie.
Donc, de ce fait, c'est Ă©videmment une action sur le prix qui doit ĂȘtre mise en place pour baisser cette addiction plus que dans l'Ă©ducation,
parce qu'on peut avoir sur des paquets de cigarettes des maladies qui sont prĂ©sentĂ©es, des gencives qui sont en train de partir en sucette, des cancers, des enfants, etc. Ăa a une action, Ă©videmment, mais sur un trĂšs faible volume de personnes. Donc, c'est avant tout sur le prix qu'on doit pouvoir agir pour pouvoir confronter.
C'est sur le prix, mais c'est aussi par une capacité à prendre quelque chose à la place.
Quand on a des cigarettes, par exemple, des vaporettes ou autres, Ă ce moment-lĂ , on a quelque chose, on a un substitut Ă la cigarette.
Par exemple, la seconde main et la capacité d'aller dans des friperies, c'est un substitut à la capacité à pouvoir acheter des produits chez SHEIN. La capacité, c'est de pouvoir montrer beaucoup plus encore qu'on ne le fait en ce moment, les dangers de SHEIN. C'est pour ça que de la part de SHEIN, il y a justement ce lobby pour faire croire qu'ils sont trÚs positifs, et aprÚs avoir montré les dangers de SHEIN, à la fois dans l'exploitation, dans les produits toxiques ou que sais-je, et bien il faut maintenant montrer quels sont les substituts, par exemple dans la seconde main, ou encore dans la capacité à pouvoir avoir d'autres plaisirs dans la mode que celui qu'on a pu construire pour l'instant.
Et là , pour ça, la fédération crée des campagnes avec une campagne de communication qui se fait sur TikTok, avec des influenceurs, influenceurs qui pouvaient parfois vivre justement de SHEIN et qu'on a su convaincre de changer de modÚle.
Donc, si on a su convaincre des influenceurs de changer le modÚle, à coup sûr, on arrivera aussi sur un certain nombre de consommateurs. Et puis à nous, avec les pouvoirs publics, de mettre en place la loi et d'autres initiatives.
Je pense, par exemple, Ă un chĂšque seconde main. Je voudrais qu'on lance un chĂšque seconde main qui permettrait, comme par exemple les chĂšques restaurant, d'avoir une somme d'argent pour acheter plus facilement en seconde main. Et donc, par exemple, d'avoir des substituts qui peuvent ĂȘtre faits plus facilement sur des produits SHEIN.
Sabine - Luxurytail
Ce que tu évoques tu vois, ça me fait penser à The Real Real ou bien à Run The Runway.
Ce sont des marques amĂ©ricaines. Et The Real Real, c'est "le vrai du vrai". C'est vraiment des boutiques oĂč tu n'as que de la seconde main dans le luxe. Moi, je me dis toujours : En France, on a nos friperies, ce n'est pas trĂšs glamour. Je ne parle pas des puces de Saint-Ouen, mais ce n'est jamais trĂšs glamour que d'aller chercher un sac ChloĂ© ou un sac Chanel ou Louis Vuitton, peu importe. Alors que quand on est dans The Real Real, c'est des boutiques, si tu ne sais pas que c'est de la seconde main, c'est juste incroyable. Tu as un beau merchandising. Moi, je me rappelle de la boutique Ă New York, Ă droite, tu avais un cafĂ©, Ă gauche, tu avais un marchand de fleurs. Est-ce que le fait d'avoir des belles boutiques, de la dĂ©sirabilitĂ©, un peu comme l'a fait le Printemps, le SeptiĂšme ciel au Printemps, oĂč enfin, on est dans un univers oĂč c'est beau, oĂč c'est de la seconde main, oĂč on a plaisir Ă acheter, ne crois-tu pas que ça pourrait aussi changer la donne que d'aller dans des friperies oĂč ça ne sent pas bon, il y en a de partout, je grossis un peu le trait, mais versus des jolis flagships, ça inciterait Ă©galement peut-ĂȘtre Ă dĂ©velopper cette seconde main en fait.
The Real Real - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
 Yann Rivoallan
Acheter en seconde main est en soi un acte extrĂȘmement noble et avec un grand plaisir. Acheter en seconde main, c'est dĂ©jĂ la capacitĂ© d'avoir des piĂšces plus singuliĂšres.
Quand je vais dans une boutique et surtout quand j'achĂšte chez SHEIN, je sais pertinemment que mon produit peut ĂȘtre vendu Ă 100, 200, 300 ou des milliers d'exemplaires. Donc, il y a peu de singularitĂ©. Le deuxiĂšme, c'est, et je le vois par exemple chaque fois que je fais rĂ©parer quelque chose, jâai au moment de la rĂ©paration, quand je reçois un produit qui a Ă©tĂ© rĂ©parĂ©, je crois avoir encore plus de plaisir que quand j'ai achetĂ© le produit neuf. Parce que j'ai le plaisir de l'avoir rĂ©cupĂ©rĂ©, le plaisir de faire une bonne affaire, le plaisir d'avoir une conscience Ă©cologique qui est plus forte, le plaisir de remettre de l'Ă©motion Ă travers ce que j'ai dĂ©jĂ vĂ©cu dans le produit et que je vais pouvoir revivre Ă ce moment-lĂ . Et donc, Ă travers ces produits qui sont Ă la fois dans la seconde main et dans la rĂ©paration, on peut mettre beaucoup de plaisir. Je prends des acteurs comme JAIIO, par exemple, qui crĂ©ent des boutiques, justement, qui sont plus dĂ©sirables ou encore VEJA, avec aussi ces phĂ©nomĂšnes de rĂ©paration, qui arrivent aussi Ă crĂ©er, justement, cette dĂ©sirabilitĂ© plus importante.
Je pense que les marques vont ĂȘtre capables aussi de le mettre en place, et ce qu'elles font de plus en plus avec la mise en place d'opĂ©rations de seconde main, c'est avec, par exemple, des FAUME qui les accompagnent pour pouvoir le faire, c'est avec des plateformes aussi qui peuvent accompagner ces transformations, comme SAVE YOUR WARDROBE, par exemple, qui permet Ă travers des applications d'aider les marques Ă pouvoir mettre en place ces opĂ©rations de rĂ©paration. Donc oui, on doit le rendre plus dĂ©sirable, on doit le rendre plus haut de gamme et cela ne sera que justement Ă la hauteur de la qualitĂ© de ce qu'on peut quand on achĂšte une piĂšce vintage ou qu'on la fait rĂ©parer.
Sabine - Luxurytail
Oui, aprĂšs, c'est sĂ»r que toutes les Maisons de Luxe ont compris l'intĂ©rĂȘt que d'avoir des ateliers de prĂ©paration d'une part, ou bien de pouvoir rĂ©cupĂ©rer... Je ne sais plus quelle Maison fait ça, mais Balenciaga, il me semble, quand tu rends quelque chose, on te donne Ă©videmment de l'argent et en plus, tu as 15% en moins si tu rachĂštes quelque chose dans la boutique. Moi, je trouve que c'est smart parce que ça permet de rĂ©cupĂ©rer des piĂšces anciennes ou bien de la de rĂ©paration, je trouve que c'est plutĂŽt assez intelligent.


 Yann Rivoallan
Il y a cette dĂ©finition du Luxe que j'aimais beaucoup de Guillaume De Seynes, qui est un des propriĂ©taires de HermĂšs qui nous expliquait que son grand-pĂšre disait: "Le Luxe, c'est ce qui se rĂ©pare." Donc, on est aussi dĂ©sormais dans des nouvelles gĂ©nĂ©rations qui ont l'habitude de jeter. Et je suis Ă©videmment rentrĂ© aussi dans ce phĂ©nomĂšne, sachant que de mon Ăąge, j'ai 51 ans, il y a prĂšs d'une quarantaine d'annĂ©es, on portait beaucoup plus d'attention aux diffĂ©rents produits qu'on gardait soit du petit frĂšre Ă la petite sĆur, et ainsi de suite sur un certain nombre de produits, soit mĂȘme entre le pĂšre et le fils. J'ai rĂ©cupĂ©rĂ©, par exemple, beaucoup de pulls marins de la part de mon papa quand j'Ă©tais Ă©tudiant et que je faisais sa corpulence. Donc, on peut avoir cette transmission qui doit devenir plus importante et ça sera en effet Ă la fois pour les marques de luxe, mais je l'espĂšre aussi sur des marques plus classiques plus responsables.
Sabine - Luxurytail
On a eu cette discussion avec tout ce qui est pre-loved, justement, avec Stanislas de Quercize sur le salon qui a eu lieu, justement âPrelovedâ. On a, quand on regardait SHEIN, on a bien vu qu'il y avait un design incubateur en fait qui Ă©tait des prix dĂ©cernĂ©s pour les jeunes designers. Il y a un rĂ©cent article de Glitz qui mentionnait le fait qu'une designer travaillait aussi bien pour Chanel que pour SHEIN, versus tous les avantages qu'elle avait en termes de pourcentage, en termes de royalty, qu'elle pouvait rĂ©cupĂ©rer si son dessin Ă©tait pris et produit par SHEIN. Comment est-ce qu'on peut contrer ? Comment faire quand on a des grands acteurs comme Chanel qui se font, j'ai envie de dire, littĂ©ralement piquer leur designer pour un acteur comme SHEIN ? Comment faire, justement, nous, la France, ou un acteur comme Chanel, pour recruter les talents de demain, pour pas qu'ils aillent en Chine en fait ?
 Yann Rivoallan
C'est facile pour SHEIN d'avoir ce type de crĂ©ateur, parce que de toute façon, pour eux, ce n'est que de la comm. La majoritĂ© de leurs collections, c'est avant tout de la contrefaçon câest avant tout de la copie de ce qui se fait dans le reste du monde.
Ils ne prennent ces crĂ©ateurs que pour avoir un supplĂ©ment d'Ăąme et surtout avoir un supplĂ©ment de lobby pour pouvoir vendre encore plus facilement la majoritĂ© de leurs produits qui sont illĂ©gaux. Donc, est-ce qu'on peut jeter l'opprobre sur cette personne, sur cette crĂ©atrice ? Non. Est-ce que Chanel peut mettre en place des contrats pour limiter justement ces crĂ©atrices Ă ne pas aller ailleurs ? Peut-ĂȘtre. Est-ce que surtout l'Ătat français et l'Europe vont pouvoir limiter les acteurs comme SHEIN ? Oui. Je pense qu'avant tout, c'est la responsabilitĂ© de la part des acteurs comme l'Ătat de mettre en place des lois pour pouvoir limiter les acteurs comme SHEIN. Parce que de toute façon, ces minis opĂ©rations de com, de la part de la crĂ©atrice, on ne peut pas Ă©videmment lui dire grand chose.
Sabine - Luxurytail
Je ne blĂąmais pas du tout cette designer, mais je trouve ça tellement smart, justement, de la part de SHEIN de faire ça. AprĂšs, ils ont des techniques, ils ont des mĂ©thodes bluffantes, le fait de racheter FOREVER 21, par exemple. Et j'entends vraiment que ça doit venir et de la France et de l'Europe. Je lisais que si on taxait dĂ©jĂ Ă un euro tout envoi, dĂ©jĂ , ça pourrait changer un petit peu la donne, parce qu'Ă partir de un euro, on envoie une taxe, les clients, peut-ĂȘtre, rĂ©sonneraient d'une maniĂšre diffĂ©rente.

 Yann Rivoallan
Surtout qu'on donne bien plus qu'un euro Ă chacune des marques comme SHEIN pour chacun des colis. Si on fait la somme de tout, de toute façon, les produits SHEIN devraient ĂȘtre beaucoup plus chers que beaucoup d'autres produits d'autres marques. De toute façon, SHEIN, en soi, n'est qu'une sociĂ©tĂ© qui travaille sur l'intĂ©gralitĂ© des failles qu'on a pu mettre en place. Et c'est sur ces failles qu'on doit Ă©videmment agir. Or, on voit, on met parfois du temps Ă agir. Je parlais de la DGCCRF qui n'a pas encore agi. On aurait pu agir bien plus tĂŽt sur ce point. DĂ©sormais, et c'est le cas, souvenons nous de WISH. WISH a eu exactement ce mĂȘme dĂ©sir de se dĂ©velopper. On a pu arrĂȘter WISH et on pourra faire exactement la mĂȘme chose sur SHEIN.
Sabine - Luxurytail
Vous avez fait comment pour arrĂȘter WISH ?
 Yann Rivoallan
WISH, c'est parce que WISH vendait des produits qui Ă©taient dangereux pour la santĂ©. Et lĂ , la DGCCRF avait fait son travail et avait interdit la sociĂ©tĂ© WISH de faire de la publicitĂ©. Or, quand on interdit ce type d'acteurs de faire de la publicitĂ©, Ă©videmment, ils sâĂ©teint de lui mĂȘme.

Je reviens sur FOREVER 21 et la stratĂ©gie de SHEIN. Quel peut ĂȘtre l'avenir de SHEIN et son dĂ©veloppement avec ses boutiques ? Ils ont dĂ©jĂ acquis une partie de FOREVER 21. Ăa leur permet dĂ©sormais, sâils le souhaitent, d'aller plus vite sur le marchĂ© du retail, parce qu'il y a prĂšs de 200 boutiques qui doivent ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es dĂ©sormais, qui doivent ĂȘtre reprises plus exactement aux Ătats-Unis, 350 boutiques, je dis une bĂȘtise. Ces 350 boutiques, si elles sont reprises par SHEIN, automatiquement, ça permet de positionner la marque avec cette fois-ci, non pas uniquement de l'online, mais dĂ©sormais de l'omnicanal. Une fois qu'ils font ça, ils vont avoir des Ă©conomies qui vont ĂȘtre diffĂ©rentes, parce qu'ils ne pourront pas avoir la mĂȘme flexibilitĂ© que ce qu'ils ont dĂ©sormais avec l'online. Mais comme SHEIN veut lancer une marque haut de gamme, ça leur permettrait, sur cette marque haut de gamme, de se positionner beaucoup plus facilement.
En plus, le leadership que peut avoir SHEIN aussi dans l'innovation, parce qu'il y a beaucoup d'actions d'innovation, je pense par exemple Ă l'IA gĂ©nĂ©rative. Leur capacitĂ© Ă pouvoir copier les produits se fait aussi dans la copie des visuels. Il y a par exemple des crĂ©ateurs qui n'ont pu me montrer des photos qu'ils avaient faites sur Instagram, c'est quasiment exactement la mĂȘme photo qui va ĂȘtre sur le site de SHEIN. Cette capacitĂ© de pouvoir copier instantanĂ©ment, c'est aussi une grande capacitĂ© d'innovation et cette capacitĂ© d'innovation, ils pourraient les mettre dans les boutiques Ă travers la rĂ©cupĂ©ration aussi de beaucoup de data qu'ils pourraient avoir sur chacun d'entre nous.  Donc, Ă nous aussi de nous mĂ©fier Ă travers du dĂ©veloppement retail qui pourrait se faire de la part de Shein. Je trouve que Forever 21 crĂ©e un cheval de Troie merveilleux pour eux.
Sabine - Luxurytail
Oui, ça, c'est sûr et certain, surtout la population américaine. Un bon concurrent de Walmart, par exemple. Pour parler de toi et de ton actualité, quelle est ton actualité cette année ?
 Yann Rivoallan
Un, d'essayer de faire passer la loi anti fast fashion.
On espĂšre qu'elle va passer au mois de Mai. Au moment oĂč on tourne ce podcast, il n'y a pas encore de certitude que cette date sera bonne, donc je l'espĂšre au moment du passage et que ça sera toujours d'actualitĂ©.
Le deuxiÚme point, c'est qu'avec la Fédération, on a lancé un écosystÚme qui s'appelle l'écosystÚme de la mode, qui permet d'unir les startups et les marques, et dans l'écosystÚme de la mode, on a plus de 400 startups et partenaires qui sont là pour permettre aux marques de mieux se développer en termes économiques, en termes d'innovation ou en termes RSE.
On a aussi un nouveau programme qui s'appelle FĂ©dĂ©ration AcadĂ©mie, de façon Ă permettre aux marques de mieux travailler avec les Ă©coles et de crĂ©er des nouveaux ponts et de crĂ©er des nouveaux programmes et de permettre aussi derriĂšre, Ă la jeune gĂ©nĂ©ration, d'avoir plus envie d'ĂȘtre force de vente ou d'aller dans d'autres mĂ©tiers de la mode qui sont moins connus que les mĂ©tiers de styliste ou de patronniĂšre, par exemple.
Enfin, on a cette volonté aussi de continuer à se développer à l'international. L'international est trÚs complexe en ce moment.
ĂnormĂ©ment d'incertitudes, que ce soit aux Ătats-Unis ou dans d'autres pays. De ce fait, les marques ont encore plus ce besoin d'accompagnement, ce que fait la FĂ©dĂ©ration aussi avec sa prĂ©sence dans de trĂšs nombreux salons Ă travers le monde.

à cÎté de ça, j'ai aussi, là cette fois-ci, dans ma société Everywhere in Time, un livre que je vais sortir le 24 avril qui s'appelle Sortez la roue du hamster,
qui reprend une triple stratĂ©gie. Comment est-ce que dans ce moment d'enfermement absolu dans lequel on peut avoir tous l'impression d'ĂȘtre en courant aprĂšs la roue en permanence, j'apprends Ă mieux m'occuper de moi de façon Ă retrouver de l'air, Ă pouvoir mieux respirer et pouvoir avoir une hauteur de point de vue plus importante. Comment je sors des outils digitaux qui sont gĂ©niaux de par tout ce qu'ils peuvent nous apporter au quotidien, mais qui peuvent aussi nous enfermer dans des cercles d'enfermement Ă la fois culturel ou cognitif qui mettent justement la tĂȘte sous l'eau. Enfin, comment est-ce qu'on peut dĂ©sormais bosser en Ă©quipe ? Le tĂ©lĂ©travail a Ă©tĂ© transformĂ© de façon prodigieuse il y a prĂšs de cinq ans avec le COVID. Or, il y a des nouvelles mĂ©thodes de travail qui peuvent se mettre en place avec des nouveaux outils comme Notion, par exemple, avec une autre capacitĂ© Ă pouvoir utiliser Zoom ainsi de suite, avec une autre façon de manager.
Je pars du principe qu'en travaillant sur ce trio, en s'occupant mieux de soi, en travaillant mieux avec les outils digitaux et en travaillant diffĂ©remment avec ses Ă©quipes, on peut reprendre beaucoup de temps, Ă la fois pour se faire plaisir, pour ĂȘtre plus serein, pour ĂȘtre plus calme et en mĂȘme temps, pour ĂȘtre plus efficace.
Sabine - Luxurytail
Ăa nous donne envie de le lire, donc il sort le 24 avril.
 Yann Rivoallan
Exactement.
Sabine - Luxurytail
Est-ce que, pour conclure, tu peux nous donner ton mantra ? Qu'est-ce qui te fait lever le matin, te donner la pĂȘche ĂȘtre de bonne humeur ?
 Yann Rivoallan
Est-ce que j'ai un mantra particulier en soi jâen vois pas. Ce qui est certain, c'est que j'ai un mix qui est comment dans ma journĂ©e, j'essaie d'allier le cĆur, l'instinct et le rationnel. C'est-Ă -dire tout ce que je fais, quasiment tout, est portĂ© par le cĆur. La volontĂ© de construire, je l'espĂšre, un meilleur monde, ne serait-ce que pour la mode, Ă©videmment, c'est le cĆur qui me porte de pouvoir construire cet avenir qui va ĂȘtre meilleur. La capacitĂ© Ă pouvoir accompagner les marques qui font du beau, qui nous apportent beaucoup de plaisir, c'est aussi le cĆur derriĂšre qui va pouvoir agir. La capacitĂ© de combat qu'on doit avoir, Ă©videmment, face Ă SHEIN, mais Ă travers tous les dĂ©tracteurs qu'on peut connaĂźtre, lĂ , ce serait plutĂŽt l'instinct. Un instinct de combat qui m'amĂšnerait justement Ă pouvoir dĂ©passer des murs qu'on a pu mettre en face de moi et systĂ©matiquement les enfoncer. Et aprĂšs le rationnel. Ce rationnel, on va le trouver Ă©videmment dans tous les chiffres et dans tous les calculs qu'on doit mettre un peu partout. Dans parfois des actions politiques oĂč on doit avoir un peu de rationalitĂ© dans la comprĂ©hension de l'homme et des femmes qui sont dans notre monde et de comment mieux agir pour pouvoir faire avancer tous les sujets.
Donc si j'avais un mantra, ce serait d'ĂȘtre capable d'ĂȘtre alignĂ© Ă travers tous ces points, dans Ă la fois le mental dans le cĆur et dans le bide, pour pouvoir avoir une vie la plus sereine et la plus efficace possible.
Sabine - Luxurytail
Merci beaucoup Yann pour ce podcast et pour le temps que tu nous as accordé.
 Yann Rivoallan
Merci beaucoup.
Filmé le 4 Mars 2025
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